Alexandre Siranossian, né à Lyon en 1939, a fait ses études musicales aux Conservatoires de Lyon et Genève. En complément des études de piano avec Louis Hiltbrand (Genève), il étudie la direction d’orchestre avec Louis Bertholon (Lyon) et Samuel Baud-Bovy (Genève). Il perfectionnera ses connaissances aux cours de stages avec plusieurs chefs d’orchestre : Hans Swarowsky, Igor Markevitch et Pierre Boulez. Nommé sur concours Directeur de la musique de la ville de Romans en 1967, il occupera les fonctions de directeur artistique de l’orchestre de la Société des Concerts de Romans et de l’Ensemble Instrumental de la Drôme (créé en 1973) jusqu’en 2007.
A. Siranossian a contribué au développement de la vie culturelle de Romans et a permis à cette ville d’accueillir des artistes de notoriété internationale. Sa collaboration avec l’ADDIM Drôme, a favorisé l’accueil d’évènements culturels de premier plan, comme Les Semaines de Musique Contemporaine, l’Académie Tibor Varga et le Festival de Romans. Ses relations culturelles avec l’Arménie sont à l’origine d’évènements artistiques importants durant lesquels les mélomanes de la Drôme et de la région ont pu découvrir des artistes tels que le Quatuor Komitas ; les cantatrices Lucinée Zakarian, Anna Maylyan ; les compositeurs A. Babadjanian, E. Mirzoyan, Alexandre Arutiunyan, Dikran Mansourian, David Haladjian et Garbis Aprikian, Jean Dermerguerian (violon), Armen Babakhanian (piano) et l’ensemble Serenata, (en résidence durant quatre mois).
Après 2007, A. Siranossian s’est consacré à l’approfondissement de ses connaissances sur la musique arménienne, a donné de nombreuses conférences sur ce sujet et a publié de nombreux articles.
Alexandre Siranossian s’est attaché dès le début de sa carrière à rechercher et diffuser des auteurs oubliés ou peu connus (Patrick Busseuil, Stephan Elmas, Tigran Mansourian, Davit Haladjian, Gaston Junillon, Karl Mikuli, Avedis Messoumentz). Il a identifié et publié au début des années 1980, un manuscrit inconnu de Komitas, variante du chant Karoun (Paris 1907). Le 8 avril 2005 A. Siranossian a créé avec l’Orchestre Philharmonique d’Arménie, la Symphonie Italienne (1872), œuvre de jeunesse de Vincent d’Indy « délaissée » par son auteur. En qualité de pianiste, il a donné de nombreux concerts avec les violonistes Necmi Succari et Marie Annick Nicolas et avec le violoncelliste André Navarra.
Intéressé par l’histoire de la musique arménienne, A. Siranossian a participé à de nombreuses émissions : enregistrements des danses de Komitas et 5 émissions à la radio Suisse Romande ; de nombreuses émissions télévisées consacrées à des musiciens arméniens dans le cadre de l’émission Les Chrétiens Orientaux sur la première chaine; donné de nombreuses conférences et récitals. A partir de 1982, son programme, intitulé L’aventure Arménienne du Piano , sera présenté dans de nombreux pays. Il publie des études dans les revues Pazmaveb (Italie), Armenia (Marseille), Nouvelles d’Arménie (Paris), France Arménie (Lyon), Azad magazine (Grenoble), Parev (Nice), Achkhar (Paris, 53 articles), Alakiaz (Paris), ou des catalogues d’expositions : Tout sur l’Arménie, 2006; La France, havre des musiciens Arméniens, pages 136-140 ; Arménie une passion Française (Musée de Montmartre, 2007), Les musiciens aussi, pages 105-109 ; Année du livre en Arménie (Genève 2011) ; Arménie, impressions d’une civilisation, 2011, Komitas, tradition et polyphonie, pages 341-345, La musique après Komitas, pages 347-349, (Venise 2012) ; Les métamorphoses de Tigrane ou l’épopée arménienne dans le théâtre classique et l’art lyrique, avec la collaboration de Maxime Yevadian (Sources d’Arménie, Lyon 2014). Ses récents travaux sur l’origine de la musique de Mer Hayrenik – Hymne des première et troisième Républiques d’Arménie – attribuée officiellement au compositeur Parsekh Ganatchian (1885-1967) – ont permis l’identification du véritable auteur de la mélodie.
En 1962, durant ses études, A. Siranossian avait eu la chance de retrouver en Suisse les archives du compositeur Stephan Elmas, élève de Franz Liszt, oublié par l’histoire. Après le succès d’une émission télévisée consacrée au compositeur, sur la première chaine française et la création en 1987 en Suisse du troisième concerto pour piano de S. Elmas dans les studios de la Radio Suisse Romande, ses héritiers ont accepté l’idée de la constitution d’une Fondation Stephan Elmas avec A. Siranossian comme directeur artistique. Cette décision a grandement favorisé la diffusion de l’œuvre du compositeur. Plus tard, un espace Stephan Elmas a été créé au Musée des Arts et de la Littérature d’Arménie. A court de financement, la fondation a été dissoute en janvier 2019, mais conserve un site qui permet aux mélomanes d’accéder à toutes les informations sur le compositeur. Les partitions sont accessibles sur le site imslp.org (www.stephanelmas.org – https://fr.wikipedia.org/wiki/St%C3%A9phan_Elmas)
Alexandre Siranossian est Officier des Arts et des Lettres (Ministère de la Culture et de la Communication, 2002), titulaire de la médaille de Moïse de Khoren de la Présidence de la République d’Arménie, de la médaille de Komitas du Ministère de la culture d’Arménie (2016).
Discographie : Certains enregistrements, publiés en 33 tours ont été repris en CD. Ils sont parfois proposés sur les sites de vente en ligne.
Mélodies populaires arméniennes Angèle Garabedian (Chant) Alexandre Siranossian (Piano). Reprise d’un enregistrement 33 tours (1965).
Messe en Sol de Schubert. Enregistré à Zadar, Ensemble instrumental de Romans (33 tours)
3 Opéras minute de Darius Milhaud, La voyante de Henri Sauguet / Orch. Ars Nova – Théâtre du Rond-Point, Paris 1982 (Arion)
Miniatures arméniennes – Aslamazian-Komitas / Orch. Serenata Erevan (NAB-1994)
Concerto d’Aranjuez – Joaquim Rodrigo / Orch. Serenata Erevan – Soliste : R. Dyens (Empreinte digitale – 1997)
1°, 2° et 3ème concertos pour piano – Stephan Elmas / Orch. Philharmonique d’Arménie – Soliste : Armen Babakhanian (http://www.fournier-musique.ch/produit/stephan-elmas-concerto-pour-piano-n1/)